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J'HABITE DANS UNE GROSSE DAME
 

de Luana Montabonel

MA TOUTE PREMIÈRE MAISON M’EST ÉTRANGÈRE, 

FAUTE D’YEUX CAPABLES DE ME LA FIGURER, DE 

CADRE DANS LEQUEL SE GLISSER. “ 

JUSTE UN CORPS, CLAUDE ARNAU

 

Une femme se prépare pour aller au théâtre. La solitude est l'espace clos. L'espace de sûreté où les regards n'existent pas. Mais au premier pas à l'extérieur, au premier contact avec les yeux de "L'autre" voilà que tout vole en éclats. A peine un regard posé sur elle que les mots fusent déjà. « rapetisse. Grosse vache, t’es molle, ne te ressers pas, tu es sûre que tu veux prendre ça ?" Le vêtement ne suffit plus à camoufler le corps. Par leur regard, iels la déshabillent en une seconde. Iels savent. On leur a dit que ça dégoulinait la dessous. Que c’était tout flasque et visqueux. Quand les habits tombent, le corps prend la place, il s'expend. Et soumise à cet affront, elle ne peut rien. Elle ne peut plus retenir les plis qui se déversent. Pourtant, elle ne voulait qu ’ une chose elle, prendre place sur un de ces sièges, au théâtre, dans le noir ou personne ne la verra, ou tout le monde l’oubliera. Mais comment franchir cette marée humaine quand on voit son gros corps et la taille de ces sièges. Tout petits. 

"ÇA VOUS DÉRANGE PAS SI JE M’ASSOIS ?"

 

Ici, le corps gros est un métamorphe, capable de jouer avec sa propre chair. Il se fond alors dans son corps, se permet d' y habiter. Son abri lui dévoile ses mystères, ses trésors à explorer. Il visite, découvre et célèbre chaque recoin qui l'accueille pour modeler son corps et y planter des fleurs où poussent les poils. 


 

Ce solo est une recherche sur le corps. Sur le gros corps. Ce que cela fait de vivre dans un gros corps dans un monde qui n’est pas adapté pour lui. Pire, qui fait tout pour le rejeter, le mettre de côté, l’isoler, le dénigrer, le faire se sentir sale, impropre et honteux. Avoir un corps c’est avoir une enveloppe de chair, un habitat individuel et intime que l’on n’a pas choisi. On n’a pas le choix. Notre existence dépend de celle de notre corps. Mais la société a décidé de normer cette enveloppe. De lui donner des codes, des cotations et de construire l’intégralité des objets, des infrastructures, et des lieux selon ces critères. 

ALORS QUE SE PASSE-T-IL SI L’ON EST HORS-NORME, SI L’ON SE LAISSE DÉBORDER PAR SON CORPS ? 

 

Aux yeux du monde, on déborde, on dégouline. On est de trop. Les mots s’accumulent autour des gros, leur offrant une nouvelle enveloppe de dégoût et de honte à porter. En plus de leur propre corps ils portent leur culpabilité mais aussi la peur de tous les autres sur leur dos. Comme si le corps des gros.ses allait prendre tellement de place qu ’il n’allait plus y en avoir pour les autres. Que ces corps allaient tellement se répandre qu ’ils allaient venir les contaminer. Mais plus encore, cette peur que chacun cultive de devenir comme ça. Comme ce monstre qu ’ils peinent à décrire et encore plus à regarder. Un mot est né pour définir cette peur du corps : La GROSSOPHOBIE car oui, aujourd’hui, on a peur des gros.

 

Le projet "J’habite dans une grosse dame" s’inscrit dans une démarche de confrontation et de réappropriation du regard. Mon travail est une tentative de redéfinir cette expérience, de lui donner une voix et de faire apparaître le décalage entre ce que ce corps EST et ce que la société en dit.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

Soutiens : 

 

CDN Normandie-Rouen 

La BatYsse, lieu dédié aux arts de la marionnette, Pélussin, France. 

Pôle International des Arts de la Marionnette-Jacques Felix, Charleville-Mézières, France. 

Le jardin parallèle lieu-compagnie missionné compagnonnage dédié aux arts de la marionnette, Reims, France. 

La plage des six pompes, festival international des arts de rue (dispositif la nouvelle vague), la chaux-defonds, Suisse. 

 

Prochaines dates – J’habite dans une grosse dame

 

 5 juillet - Les Invité·es de la Batysse - Pélussin (42)
9 & 10 juillet - Festival Récidive - Dives-sur-Mer (14)
6, 8 et 10 août - Plage des Six Pompes - La Chaux-de-Fonds (Suisse)

 7 septembre - Carte Blanche Théâtre de Verdure - Théâtre de la Girandole - Montreuil (93)

 19-20-21 sept - FMTM OFF – Charleville-Mézières (08)

MA TOUTE PREMIÈRE MAISON M’EST ÉTRANGÈRE, 

FAUTE D’YEUX CAPABLES DE ME LA FIGURER, DE 

CADRE DANS LEQUEL SE GLISSER. “ 

JUSTE UN CORPS, CLAUDE ARNAU

Dossier du spectacle

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Illustrations de    Julie Faure Brac
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