Théâtre Visuel et Marionnettes Contemporaines

-196°C
Création 2027
Distribution
La composition de l’équipe du spectacle est en cours de finalisation
Mise en scène et scènographie : Maxence Moulin
Ecriture : Mélanie Le Moine et Maxence Moulin
Collaboratrice Artistique : Luana Montabonel
Julia : Delphine Jeanne
Gabriel : en cours
Marionnettistes : Luana Montabonel, Mélanie Le Moine, Pascale Blaison
Construction Décor : Ionah Melin
Construction Marionnettes : Maxence Moulin et Pascale Blaison
Regard Chorégraphique : Raphaël Dupuy
Création Musicale : Philippe Billoin
Création Lumière : en cours
Régie Générale : en cours

Partenaires







-196°C est un drame glacial, une histoire de deuil et de science plongée au cœur de la cryogénisation.Julia, scientifique fascinée par les facultés inouïes de l’eau à créer de la vie, consacre ses recherches à la Rana Sylvatica, une grenouille des forêts capable de se congeler entièrement pour survivre à l’hiver et reprendre vie au printemps. Persuadée que la congélation pourrait être la clé de l’immortalité, elle décide en secret qu’au lendemain de sa mort, quelle qu’elle soit, son corps sera restitué à une obscure société scientifique, A¢lone, et conservé dans une cuve d’azote liquide, en attendant que les technologies futures puissent la ramener à la vie. Julia entretient l’espoir fou de se réveiller dans un monde où les avancées scientifiques lui permettraient d’élucider le secret de la Rana Sylvatica pour appliquer à l’homme ses propriétés de résurrection. Un an après sa mort accidentelle au volant de sa voiture, Gabriel, son conjoint endeuillé, tente de survivre au poids de la solitude et du chagrin. La société A¢lone lui livre alors une réplique hyperréaliste de Julia : un double en carton pâte connecté par une IA à la conscience cryogénisée d’elle-même. Ce simulacre articulé est animé par trois opératrices, employées de la société. Ce projet, pensé par Julia de son vivant, devient pour Gabriel une manière étrange de combler son absence et de nourrir l’espoir de retrouvailles. D’abord réticent et emprunté face à ce corps, Gabriel finit par s’accommoder de cette illusion. Peu à peu, il s’arrange avec sa conscience pour tenter de toucher du bout des doigts le retour à la vie de Julia.Pendant qu’elle patiente dans sa cuve à -196°C, Gabriel s’enfonce dans une dissonance cognitive : il accepte cette présence artificielle comme une réalité tangible, une alternative moins douloureuse à la disparition définitive de sa compagne, et finit par en oublier la présence même des manipulatrices venues animer le corps inerte de Julia.
Mais que devient le processus du deuil quand l’absence de l’autre ne s’efface jamais, pire, devient une réalité palpable ? Jusqu’où peut-on aller dans le déni et le marchandage avec soi-même ? L’espoir est-il une source de bonheur ou d’insatisfaction perpétuelle ?
Sur scène, l’univers réel de Gabriel est figuré par un plateau rotatif, représentant l’appartement du couple, emportant dans sa course la réplique de Julia. À ses côtés, les trois opératrices d’A¢lone assurent discrètement l’animation du double. De part et d’autre de cet appartement, un espace en suspension représente un au-delà métaphorique, une salle d’attente à nos consciences.
Nous cherchons à mettre en scène des marionnettes à l’échelle 1, en interaction avec des comédiens. Ces marionnettes seront elles-mêmes soumises à un basculement de perception, oscillant entre objet inerte et présence incarnée.
-196°C mêle donc dissonance cognitive, deuil, cryogénisation et science-fiction. Un cocktail enfermé à l’intérieur d’une boule à neige auquel le public assiste, expérimentant lui aussi une forme de dissonance cognitive, inhérente peut-être aux seules conventions théâtrales.